Oh, petits ados pleins de charmes
On croit encore qu’on les épargne
De tout ce qui tenait du drame
Et sans la guerre en temps de paix
Plus rien ne vaudrait de pleurer
Dans l’idéal
Oui, mais pour le doute qui s’installe
On préfère rester sur la route
Pavée des frissons consommables
Sans vouloir voir que les cartables
S’ouvrent sur une soute à dédale
Où l’alpha côtoie l’oméga
Là où l’effroi
Côtoie la joie
Comme une meute aux abois
Les enfants des villes viennent livrer combat
Dans la foule irréelle
Les coups bas s’enchaînent
A tour de bras
A pleine voix
Oh, certains sont nés d’une montagne
Déjà dotés d’un long total
A peine furent-ils comptés d’une âme
Et du bord de ce nid douillet
Ils sont nombreux à s’envoler
Vers l’idéal
Oui, mais quand ils sortent du bercail
Ils sont la cible des cohortes
Qui lorgnent leur gilet pare-balles
Au-dessus du plan cervical
Les forts ont toujours une faille
Où l’alpha côtoie l’oméga
Là où l’effroi
Côtoie la joie
Oh, les plus nombreux sont plutôt sages
Plus désireux que misérables
Sont-ils le reflet du normal
Si dans leurs meilleures années
On les surprend tous à rêver
De l’idéal ?
Oui, mais quand ils surfent sur la vague
Ils sont la cible des brise-lames
Qui trustent l’eau des bacs à sable
Les tâches font l’huile sous la palme
Les justes restent sur la dalle
Où l’alpha côtoie l’oméga
Là où l’effroi
Côtoie la joie
Comme une meute aux abois
Les enfants des villes viennent livrer combat
Dans la foule irréelle
Les coups bas s’enchaînent
A tour de bras
A pleine voix
Oh, beaucoup n’ont pas connu le bagne
Mais dans les maisons verticales
La vue est tout sauf imprenable
Puisqu’il faut s’y agglutiner
On s’oblige vite à partager
Un idéal
Oui, mais quand ils s’invitent à nos bals
Y a souvent des types au portail
Adeptes du conflit frontal
On n ‘fait pas tomber des murailles
Sauf dans leur fusion cérébrale
Où l’alpha côtoie l’oméga
Là où l’effroi
Côtoie la joie
Oh, quelques-uns ressemblent à peau d’âne
Et prétendent survivre en nomades
Dans de trop grandes caravanes
Pour un parfum de liberté
On pourrait se prendre à envier
Cet idéal
Oui, mais quand ils viennent sous la halle
On garde nos mots les plus infâmes
Pour ce clan de hyènes innommables
Ça vient du fond de nos entrailles
Cette ambivalence en bataille
Où l’alpha côtoie l’oméga
Là où l’effroi
Côtoie la joie
Comme une meute aux abois
Les enfants des villes viennent livrer combat
Dans la foule irréelle
Les coups bas s’enchaînent
A tour de bras
A pleine voix
Lyon, 5 avril 2009