Révision des compteurs
J’ai logé dans ma voix
L’offense à contrecœur
Du gras qui vit chez moi
En position pacha
Lové sur le sofa
Quelle que soit mon humeur
Elle penche vers un constat
Monsieur toujours à l’heure
S’épanche à celle du repas
Car sa vie est un plat
Servi au buffet froid
Entre voiles et vapeurs
Monsieur a fait son choix
Insensible aux couleurs
Et aux bouquets de fleurs
Il rapplique à l’odeur
De ce qui pue parfois
C’est peut-être me faire honneur
D’poser les yeux sur moi
J’pourrais l’appeler bonheur
Si je comptais sur ses doigts
Mais pour l’aspirateur
Monsieur n’est guère adroit
Moi je partage ma destinée
Avec un dur, un infiltré
D’une race un tantinet portée
Sur la paresse et la luxure
Dans son métier c’est une pointure
Qui sait choisir sa couverture
En se parant de chasteté
Si pieu qu’il y passerait l’année
S’il n’aimait pas la nourriture
Encore bien plus que l’oisiveté
S’il est dans son arène
Au pays des caresses
Son art et sa noblesse
Sont actés dans le geste
Qui se donne sans peine
Est un roi sans conteste
Et puis sans qu’il paraisse
Saisir une autre aubaine
Il lance comme un poème
Ses envies de bohèmes
Et s’éclipse en vitesse
Au sortir de la sieste
J’attends qu’il me revienne
Prisonnier de sa gêne
Au creux d’un estomac
Nécessité fait loi
Si j’étais un peu chienne
Il serait aux abois
Mais qu’à cela ne tienne
Il fait toujours le poids
Et fit croire plus d’une fois
Qu’il était angora
Car monsieur est un chat
Ingrat comme il se doit
Moi je partage ma destinée
Avec un dur, un infiltré
D’une race un tantinet portée
Sur la paresse et la luxure
Dans son métier c’est une pointure
Qui sait choisir sa couverture
En se parant de chasteté
Si pieu qu’il y passerait l’année
S’il n’aimait pas la nourriture
Encore bien plus que l’oisiveté
Lyon, 18 janvier 2013.