T’as le cerveau qui pense à hauteur de ton cul
Et d’un QI immense soutenu par la blanche
Toi tu sais percevoir ce qu’on n’a jamais su
Dans toutes ces évidences qui s’étalent sur la planche
T’as le cœur qui ne bat qu’au rythme de tes dents
Et soutient la cadence d’un ventre omnipotent
Même quand l’amour se prend à tes pièges d’aigrefins
T’as des palpitations au creux des intestins
T’as le sang délaissé d’une seringue infestée
Qu’a trempé son aiguille au fond d’un bidon d’huile
Y a qu’à laisser aller, tes rouages sont parfaits
Et la faim qui te guide se nourrit de ce fluide
T’as les yeux désireux d’avoir toujours au mieux
Et qui préfèrent zapper ceux qui s’y sont brûlés
Dans ton regard envieux ton dieu n’est pas très pieux
Même il s’est vu créé d’un vœu de cécité
T’as les mains qui s’unissent à tout ce qui se tend
Et qui restent si lices qu’on les sent bien complices
Ce pendant d’élégance a bien trouvé pourtant
Ses plus précieux délices dans un puits d’immondices
T’as les jambes assez grandes pour suffire à les prendre
A ton cou quand tu sens qu’on inverse la cible
Quand l’ère est à nous pendre, qu’il n’y a plus rien à vendre
Tu crains d’être trop à jour au sommet de la pile
T’es bien lourd à porter mais c’est d’un doigt léger
Que tu tournes les pages de ta micro-sainte bible
As-tu vu l’homme en blanc qui se pousse au suicide
Pour avoir respiré ton air conditionné ?
Lyon, 21 septembre 2009