Sur mon teint fade, j’ai la rage en peintures
Un double visage et ma raison future
Une tête de trente ans, encore temps d’être un autre
Suis-je le fruit d’ mes parents ? Devrais-je porter plainte ?
Des travaux pas finis, rien que le gros œuvre
Je me gratte et me dis : « Est-ce une mise à l’épreuve ? »
Me gratte et me dis : « Est-ce une mise à l’épreuve ? »
Des oreilles aiguës, des coutures au menton
Je m’ refais le nez, dès que j’ai du pognon
Je rajoute un étage, une rampe un peu pentue
Au petit air, jamais vu qu’on me donne
Ce long tarin il faut qu’il s’agrandisse
Je pourrais en faire un jour une sarbacane
Je pourrais en faire, un jour une sarbacane
Un autre œil a poussé, ils sont trois maintenant
Je regarde sans ciller le dernier vainement
Le gland abrite un codage qui parle du grand Orient
Une Ariane, au passage, c’est un peu bidon
J’ l’ai tatouée au-dessus de ma main
Je pourrais la changer en un esprit divin
Ou bien, en un esprit malin
Mes élans demoiselle me valaient des « Pédale ! »
Si j’ devenais un autel à mon sens filial ?
J’ai gravé sur ma peau de multiples décos
Comme des sangles de lits, des pendaisons d’amis
Ce n’est pas un défi mais se sentir vivant
Petit à petit je m’étends en mutant
Petit à petit, je m’étends en mutant
Si mes bras sont finis j’ai encore de la place
Sous mes sourcils, y a trop d’espace !
Je vais oser, je sais, des pores électriques !
Ce sera peut-être laid c’est vrai, mais ce sera magique
Comme un écho d’école à mon côté poupée
Sur mon ventre résonne une comptine à chanter
Sur mon ventre résonne, une comptine à chanter
Pris dans mon élan je continue la messe
Et dessus mon dos, je laisserai la trace
De mes années de rien et de toute ma jeunesse
Ce sera le résultat, d’un rêve de gosse
A côté de l’entaille de ce chien qui mord
Où je ferai le deuil de mon papa terreur
Qu’on se détruise, pour la dernière fois
La détresse est permise, des coutures et puis quoi ?
La guérison est lente, comme vous le voyez
Je suis, je me présente, un enfant oublié
Qui voit veut me fuir, je ne veux me cacher
Pas besoin de vous dire, que mon âme, est hantée
Ne riez pas Monsieur, ayez crainte Madame
Âme hantée c’est vrai, par de méchants fantômes
Un monstre et un dragon, que vous ne voulez voir
Par des pleurs et bagarres, la victoire est un leurre
« C’est ce qu’on va voir ! », « A genoux sous la table ! »
« Ce gosse est un enfer ! », « Prends ça sur le râble ! »
Entendez la musique, est-ce que vous m’écoutez ?
Entendez la musique, est-ce que vous m’écoutez ?
Entendez la musique, est-ce que vous m’écoutez ?
30/04/2020